Vous le savez surement déjà, j’adore voyager.
Pour commencer, sentir l’atmosphère particulière d’une ville, humer la quiétude d’un quartier, errer sans autre but que de découvrir une région – font partie des choses que j’adore.
C’est qu’en effet… Parfois très compliqué pour ceux qui m’accompagnent… Famille ou amis, car j’ai des idées à la seconde qui fusent de toutes parts et me dompter est un exercice parfois délicat. Et quand il s’agit d’une ville qui m’intrigue depuis des années, je vous laisse imaginer.
D’ailleurs, en 2016 avec ma bande de potes, nous décidions de mettre le cap sur Amsterdam.
Avant d’y aller, pour moi l’équation était simple : l’Ajax, les vélos et le Red Light District.
Deux sport qui me passionnent et un quartier taillé pour l’interdit.
Et entres autres, c’est aussi le nom d’une de mes chanson favorites. Si vous ne connaissez pas Daughter… Foncez !
Tout s’annonçait bien…
Amsterdam : le contexte
Voici la fameuse anecdote :
À peine arrivés dans le quartier rouge, nous sommes happés par la foule et l’air ambiant.
J’observe la ville qui s’anime et quoi de plus naturel que de sortir mon appareil photo pour saisir cette ambiance estivale.
Le temps de terminer ma photo, de suivre du coin de l’œil mes amis, de m’attarder un instant sur une devanture, d’apprécier le dernier cliché… Que… Je me retrouve perdu dans la ville sans mes alcolytes.
En effet, nous étions sur une route en T, et à l’intersection? Impossible de distinguer mes potes.
Sont-ils allé à droite ? Ont-ils emprunté la voie de gauche ?
Avant de m’engager, je m’attarde quelques minutes à la jonction pensant qu’un d’eux, s’apercevant que je ne suis plus avec eux serait revenu sur ses pas.
Pour la petite histoire, ce voyage aux Pays-Bas se tenait en 2016. Le business des batteries portables n’était pas autant démocratisé qu’à présent.
Si je mentionne ce fait, c’est que j’avais laissé mon téléphone en charge à notre résidence. Ce dernier donnant des signes de fatigues réguliers…
Donc, je vous résume : à peine 5 minutes dans le Red Light District, me voici seul, sans téléphone. Sans moyen de joindre mes potes que je viens fraîchement de perdre…
Sachant que nous devions passer une partie de la nuit à la découverte de la ville, je me suis dit que je les retrouverai tôt ou tard au détour d’une rue.
Et bien je pris la décision d’emprunter la voie de gauche, celle où le plus de touristes s’engouffrait.
S’en suivi une montée d’adrénaline puissante à Amsterdam. Mon appareil photo comme seul compagnon, un démon créatif m’inspira de profiter de cette chance aubaine.
Ce démon n’étant pas toujours très bon conseiller. Il faut savoir que les fameuses devantures du quartier rouge, sont prohibées aux photos: CATAGORISH VERBOD !
Le port d'Amsterdam
Love @ Red Light District
Les cycles hollandais
D’un point de vue symbolique
Au fil des rues d’Amsterdam que j’arpentais (avec toujours l’idée de retrouver mes potes), je commençais à fusionner avec la ville et à faire mon Gemini. A savoir, me faufiler en mode furtif. Prendre des choses que je ressens comme ce couple d’amoureux en train de s’étreindre dans un quartier réputé pour son stupre et sa débauche.
C’est ainsi qu’est née cette photo où l’on voit plusieurs hommes en mouvement, dont le seul statique délivre toute la puissance du message.
La jeune fille dans la vitrine étant au centre de l’attention. Les quatre autres sont dans le flux de la ville ne font qu’appuyer mon impression de fuite en avant de la ville qui vibre réellement.
Celui qui observe la vitrine semble happé par le spectacle, là où la jeune fille ne s’en préoccupe pas.
Comme si le charme de la ville incarnée par la jeune fille, paraît accessible d’extérieur, mais difficilement saisissable au sens propre de la comparaison : une grosse agglomération, beaucoup de passage, un tropisme local plus complexe qu’il n’y parait.
D’un point de vue technique
Cependant, j’ai hésité à prendre une photo en pause longue pour rendre les passants complètement fantomatiques.
Ce que je ne voulais pas, c’était cramer la prise de vue. Sachant que je n’aurais pas une fenêtre de tir très longue – j’étais caché derrière une poubelle ! – j’ai misé sur l’exposition (2000 ISO) et une pleine ouverture (f/2,8), afin de garder une ambiance nocturne correcte.
Avec une vitesse moyennement rapide compte-tenu de la luminosité (1/25 s) pour créer un léger flou de bouger, je voulais miser sur la relation passant figé/ fille en vitrine.
Cela reste une de mes photos favorites pour ces raisons !
Pour la peur d’avoir des soucis avec les types de la sécurité des corners.
Ainsi que pour la patience que j’ai eu pour attendre le bon moment avant de déclencher.
Et finalement, pour la portée symbolique de cette ville qui me fascine toujours autant.
Pour la fin de l’histoire, je finis par retrouver mes potes – passablement excédés de s’être séparés pour pouvoir me retrouver – bien plus tard dans le même quartier 🙂